Comprendre

En France comme dans le monde, les conséquences du changement climatique se font déjà sentir, avec des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses, des sécheresses prolongées, des inondations dévastatrices et des tempêtes de plus en plus violentes. Pour y faire face, deux stratégies complémentaires émergent. Les politiques d’atténuation, d’une part, visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement de la planète. Les politiques d’adaptation, d’autre part, consistent à s’ajuster aux changements inévitables pour en limiter les impacts sur les populations.

La France est-elle déjà affectée par les changements climatiques ?

Comme le reste du monde, la France n’est pas épargnée par les conséquences des changements climatiques. La crise climatique se caractérise notamment par une hausse des températures et des sécheresses plus longues et plus fréquentes, mais aussi par des feux de forêts plus importants et des inondations et tempêtes plus intenses. Par exemple, avant 1990, la France connaissait en moyenne 2 jours de vagues de chaleur par an. Depuis 2000, ce chiffre est passé à 8 par an. 

Le sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a synthétisé les principales projections pour l’Europe et a permis d’identifier quatre principaux risques pour la France : 

  • Une plus grande mortalité et morbidité des personnes et des écosystèmes liées à la chaleur
  • Des pertes agricoles dues à la combinaison de la chaleur et des sécheresses, qui entraîneront entre autres une hausse des prix des denrées alimentaires
  • Des pénuries d’eau avec des conséquences dans différents secteurs (agriculture, tourisme, industrie, etc)
  • Un impact important des inondations et des intempéries sur les personnes, les constructions et les infrastructures.

Si la France est particulièrement exposée aux conséquences du réchauffement climatique, elle n’est toutefois pas encore prête à y faire face.


Face aux changements climatiques, quelles sont
les personnes les plus vulnérables ?

Si ce sont les plus riches qui émettent le plus de gaz à effet de serre (GES) et qui aggravent le plus la crise climatique, ce sont les ménages pauvres et modestes, femmes, enfants, personnes âgées, groupes marginalisés qui sont en première ligne des conséquences des changements climatiques. 

Les personnes les plus exposées sont les ménages les plus pauvres, qui résident le plus souvent à proximité de grands axes routiers et ont moins accès aux aménités environnementales. 

Les ménages modestes et les groupes marginalisés sont les plus durement touchés par les inondations, les sécheresses, les canicules et les maladies liées à la chaleur. 

En plus d’être plus vulnérables, ces catégories sont aussi celles qui disposent de moins d’outils pour faire face aux évènements climatiques : elles manquent plus souvent de ressources économiques, sociales, culturelles, de mobilité et de droits.


Où en est la France en matière d’adaptation au changement climatique ?

Si la France s’est dotée, depuis 2011, d’un plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), ce plan ne présente malheureusement pas assez de mesures concrètes traduisible en actes politiques avec des objectifs atteignables et ambitieux. De plus, ce plan n’a pas de  valeur juridique. Il n’est donc pas contraignant pour la France et on ne peut pas lui opposer le non-respect de ce plan au niveau judiciaire.

Pourtant les besoins sont déjà énormes et vont encore grandir considérablement dans les prochaines années.

Jusqu’à présent, on constate qu’il faut souvent attendre les catastrophes climatiques pour observer une réaction de l’état. Il a par exemple fallu attendre la sécheresse historique de Mayotte en septembre 2023 pour provoquer une réaction de l’État, alors que les alertes étaient là depuis déjà de nombreuses années.


Quelles sont les solutions portées par Oxfam France ?

Compte tenu du retard accumulé, il est urgent de mettre en place rapidement une politique d’adaptation juste, ambitieuse et efficace. En complément des différentes recommandations du CESE, de I4CE, du Sénat et du GIEC, Oxfam formule ses 6 recommandations pour une adaptation juste : 

  • Plusieurs dizaines de milliards d’euros par an justement répartis pour l’adaptation en France
  • Une adaptation démocratique et transparente
  • Des investissements publics conditionnés à des critères d’efficacité et de réduction des inégalités
  • Un Plan National d’Adaptation au Changement Climatique opposable et contraignant
  • Un droit du travail adapté au climat
  • Une adaptation juste au niveau international